▪ L'ABECEDART ▪ 1992 - 1995
Technique mixte sur bois, 60 cm x 60 cm x 1,5 cm
"Les lettres, ce fut
évident", dit-elle.
"En enlevant toute connotation littéraire, en ne gardant que le son et
la forme, chaque lettre est belle, pour elle.
Juste pour elle. Trop souvent, une lettre n'existe qu'à travers un mot,
une phrase.
La sortir alors de son contexte, la faire devenir entité donc objet,
forme, support.
Lui donner une identité propre et elle est signification, car d'un
symbole universel, elle devient le support de son propre langage.
Ce langage qui fait que c'est la forme de la lettre, son esthétisme, sa
rondeur qui vont inspirer l'artiste.
Pour Valérie Lugon, chaque lettre appelait d'une manière aussi évidente
qu'inexplicable, la matière, la texture et la couleur.
Il devient donc impensable de réaliser une lettre telle qu'une autre.
Chacune devait être telle qu'elle est.
Chaque lettre, chaque pièce de cet alphabet est, à elle seule, le
support d'un univers différent dans lequel le spectateur peut y voir ce
qu'il veut.
Il casse donc lui même le contexte premier, l'alphabet qu'il connaît
bien, pour entrer dans la lettre et imaginer son propre langage.
C'est ainsi que la lettre reste partie intégrante de l'alphabet, mais on
sait maintenant qu'elle peut vivre seule." A.B.